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Anne Ferrand Thérapie - Les ruptures, une occasion de métamorphose ?

 

Les ruptures et séparations jalonnent nos vies, ce sont des passages obligés que nous avons à traverser et qui sont même la condition de notre croissance.

 

J’ai été touchée par la lecture de l’essai de la philosophe Claire Marin, Rupture(s), qui m’a amenée à décaler mon regard sur les ruptures et séparations. Sans rupture et séparation, je suis condamné à vivre sans cesse dans les mêmes routines. A l’inverse, impossible de rompre en totalité et de faire table rase de ce que j’ai été ou de la relation que j’ai vécue. Une voie médiane à explorer : accueillir ce que je suis, fruit de mes expériences vécues et des ruptures subies ou voulues, et, dans un processus alchimique, me laisser me transformer.

Oser le changement, c’est inévitablement assumer des ruptures

L’impossible fidélité à soi-même et aux autres… oser rompre avec soi-même, avec ce que j’ai été, oser rompre avec l’image que l’autre a de moi, avec ce qu’il attend de moi. Pour oser mes rêves et mes désirs, il y a des ruptures nécessaires. A l’inverse, rester fidèle à ce que j’ai été, à ce que je crois que les autres attendent de moi, me limite et me contraint. La rupture est nécessaire afin de ne pas rester dans du même qui pourrait devenir à la longue sclérosant.

Grandir, c’est accepter des séparations nécessaires

La rupture est si intrinsèquement mêlée à notre processus de vie, que la toute première séparation que nous ayons à vivre fût notre naissance, séparation du cocon du ventre maternel et choc brutal de la naissance. Il y a séparation et en même temps « paration », selon Claire Marin, au sens où les parents sont indispensables au tout petit pour lui apporter les soins vitaux et l’affection dont il a besoin pour grandir. Les soins des parents, ou des adultes qui l'entourent, au fil des années permettent ensuite à l’enfant, à l’adolescent puis au jeune adulte, de pouvoir se séparer, et de rupture en rupture, des plus menues aux plus spectaculaires, aller explorer le monde et ainsi de grandir.

Me réinventer et renaître à moi même

La rupture n’est jamais une séparation bien nette, comme découpée selon les pointillés. Elle est davantage une déchirure des liens tissés ensemble au fil des rencontres, au fil des années. Dans la rupture, une partie de moi est arrachée et une partie de l’autre reste partie intégrante de moi-même. Je suis irrémédiablement transformé, aussi bien parce que j’ai vécu dans le lien, que par l’expérience de la rupture elle-même. Il n’y a pas de retour possible à un état antérieur. Que la rupture soit voulue ou subie, je suis invitée à me réinventer une nouvelle identité. Une puissance d’agir qui m’invite à créer une nouvelle forme de vie en moi, non pas pour oublier le passé, mais me réinventer en rompant avec les éléments mortifères de mon passé. La rupture peut être si brutale et douloureuse, que je peux avoir l’impression que jamais je ne me relèverai. Tout mon corps est imprégné de la douleur. Accueillir la douleur, la ressentir, et la laisser se métamorphoser et, par là-même me laisser me métamorphoser, comme une renaissance à moi-même.
Et même quand je désire le changement, rompre avec le connu, sortir de mes habitudes et apparaître différemment, tout cela passe aussi par une métamorphose et une renaissance à moi-même.

S’appuyer sur un autre pour permettre le processus de transformation

Vous vivez la souffrance d’une séparation, une étape de vie qui s’achève avec toute l’incertitude de ce que sera la suite, ou des changements décisifs s’annoncent, n’hésitez pas à vous faire accompagner pour traverser ces étapes. Un thérapeute peut être un soutien pour accueillir toutes les émotions présentes et ainsi permettre à l’alchimie du changement d’opérer.

 

Réflexions inspirées de l’essai de la philosophe Claire Marin, Rupture(s)

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